Les voix blanches
ensemble de 3 installations sonores, 3×8 haut-parleurs
2018

exposition personnelle Les voix blanches, T2G-Théâtre de Gennevilliers 
(artiste invité de la saison 2018/2019, en partenariat avec l’EMBA-galerie Édouard Manet, Gennevilliers)

Les heures creuses 

À la suite d’une invitation conjointe de la galerie Édouard Manet et du Théâtre de Gennevilliers, Les voix blanches est un ensemble de trois installations qui ont habité, hanté et troublé, tout le long de la saison, plusieurs lieux de passage du théâtre : la cage d’escalier, la salle d’exposition, le salon et le grand couloir déambulatoire.

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dans la cage d’escalier et la salle d’exposition
les phrases

La première installation est une suite de courtes phrases découpées, effilochées, bégayées, qui se déplacent, sur huit haut-parleurs fixés aux murs à différentes hauteurs, dans la cage d’escalier et la petite salle d’exposition.
Un pluriel de voix, anonymes et de différents âges, qui accompagne les montées, les descentes et les traversées des personnes de passage, selon des trajectoires linéaires, pointillistes, vives comme des flèches. Un pointillé de paroles, entrecoupées de très longs silences.
La découpe des fragments est à l’échelle de la phrase, du mot et de la syllabe ; c’est cette échelle qui donne la mesure et la scansion des apparitions sonores, des déplacements sur les haut-parleurs successifs et les portions du parcours.
L’œuvre ainsi diffusée est un long récit ouvert, une fiction possible, à l’allure infinie, sans début ni fin apparentes, qui convoque, au hasard de la saisie des fragments et des états subjectifs, allusions à la difficile mémorisation ou élocution, à l’endormissement, au réveil, à la lumière, au cheminement mental et spatial, à l’inaction, à la chute, à la catastrophe possible.

 

extrait 1

extrait

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photos Marc Domage


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2
au salon
les syllabes

Les mêmes voix se retrouvent dans l’espace du salon, pour la deuxième installation du parcours. Un salon d’écoute, avec une œuvre plus concentrée, pour une écoute davantage immersive.
La découpe est, cette fois, à l’échelle de la syllabe seule : un ensemble de syllabes (issues des mêmes phrases précédemment entendues), éparpillées, éclatées et diffusées de façon circulaire, en zigzags et en rebonds, sur les huit haut-parleurs fixés aux quatre murs.
L’œuvre propose une suite, sans syntaxe, au bord de l’abstraction et dont la logique peut nous échapper, de mots atomisés, disloqués, en suspension, orphelins ou à recomposer, comme en attente de sens et d’amalgames.
Pour les personnes en quête de sens, un miracle peut naître lorsque quelques syllabes entrent en collision et créent un assemblage inédit, un terrain familier, un semblant de mot, une syntaxe balbutiante, pour un récit possible, embryonnaire et intime.

extrait 2

extrait

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photos Marc Domage


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3
dans le grand couloir déambulatoire
les exhalaisons

Troisième étape du parcours, les mêmes voix se retrouvent dans le grand couloir déambulatoire qui mène à la terrasse et aux plateaux. Mais ces voix sont, ici, sans mots, sans textes, comme muettes.
L’œuvre est composée d’une panoplie de gestes vocaux,  liés à différents états, affects et manifestations d’une présence humaine minimale. Quelqu’un, quelqu’une, chantonne, tousse, respire, appelle, rit, soupire, crie. Et toutes les exhalaisons indécises, indécidables.
La composition sonore, prend appui sur la très grande longueur du lieu et la haute verticalité du mur, et met en relation et en tension, sur les huit haut-parleurs fixés à différentes hauteurs, un ensemble de lignes, de courbes (pour les voix prolongées, tenues : chantonnements, cris, respirations tendues) et de points (voix courtes et ponctuelles : prises de souffle, toux, rires, appels). Une chorale d’affects et de présences, au bord de la musique.

extrait 3

extrait

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photos Marc Domage


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document

4 doubles pages, carte blanche dans la brochure de saison 2018/2019 du T2G

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