à l’initiative d’Hervé Birolini
Le pouvoir des pointes
textes
2015/2019
livret original pour Tesla, composition électronique d’Hervé Birolini et François Donato
performance live, disque, installation vidéo
installation vidéo Les mots de Tesla, exposition Le son de l’énergie, Théâtre de Privas, 2024
publication disque, Distorsions Studio, bandcamp, 2023
performance live, Cie Distorsions, création 2022, diffusions 2022/…
direction artistique et musique : Hervé Birolini
musique : François Donato
livret original : Dominique Petitgand
voix enregistrée : Denis Rey
traduction en anglais : Adélaïde Pralon
production : Cie Distorsions
coproductions : Césaré–Reims, Arsenal-Metz, La Muse en Circuit-Alfortville, Studio Éole-Toulouse
soutiens : DRAC Grand Est et Ville de Nancy
gggg
La tierce personne
Monologue du laboratoire
Le pouvoir des pointes
La fréquence du secteur
Textes écrits entre 2015 et 2019 à partir d’une commande
autour de la figure de Nikola Tesla et de l’électricité.
Plutôt qu’un livret clef en mains, il s’agit davantage d’une proposition de matières de textes et de phrases, dont
certains fragments ont été choisis, dits par un comédien,
enregistrés puis mis en musique par les deux compositeurs
Hervé Birolini et François Donato.
extraits
[…]
pendant plusieurs années
Installé dans l’extase, mi-permanent mi-chasseur, il se chauffe aux reflets, aux troubles sans cause ni miroir, qui s’agitent alentour. La paupière mobile, une stase exquise, quasi, il vit. Intangible.
ce prix-là
Ses pensées mobiles et contraires s’affranchissent, par-delà les frontières, de ses habiles méprises. La dépense proche, le cerveau crypté, creusé d’interférences, il s’épanouit.
premières tentatives
Il imagine un ricochet instinctif et pur sur le vif des indices, sans discipline mais vive allure.
sa tête martyrisée
Ni la compresse froide ni l’obscurité pour atteindre l’extinction du petit soleil.
avant de s’endormir
Il ferme les yeux, s’enferme, et projette sans contact les quidams et les choses. Une lumière interfère, c’est le bleu et son uniforme sombre, une nuit claire mais sans étoiles. De la gauche vers la droite, du fond vers le devant, les motifs répétés, s’affranchissent de la grille et par petits sauts alternés rompent l’équilibre. Il s’endort.
[…]
en tête
comme en rêve
désatomisé
en circulation gigotante
je charrie et véhicule l’écoulement
je m’éparpille
sans pesanteur
je régis les contacts
et me libère du champs d’influence
claquemuré dans mon laboratoire
sous l’emprise du voltage
sans âge
ni usure
le futur
sous mes nerfs
à portée d’oreille
j’instruis, jette puis éructe les éclairs
un arc
deux arcs
un autre
j’additionne
je mélange
ce qui vient fracasse les fréquences
de la pointe Nord à la pointe Sud
rebondit en réciproque
tétanise l’alentour
et convoque le lointain sans mesure
vingt-quatre
trois cent soixante-dix-huit
j’auditionne le grand lointain
l’extrême
la trame extrême
en retombée plombante
[…]
L’électricité nous guette, la puissance nous sourit, quand l’énergie approche à petit feu. Le mécanisme se soumet au plus offrant, et l’action s’impose à distance, mais la convection ?
Quand la lumière solaire s’excuse, l’atmosphère lui répond, et l’électrode enchaîne. De type tambour ou de type disque, c’est l’altitude des nuages qui s’enroulent, c’est la variation séculaire.
Si le magnétisme terrestre se décide à grands pas, la foudre s’accepte, et le paratonnerre plonge. La pile s’initie, la vapeur s’égare, sans l’illumination possible shuntée par le fil de grosse section. Mais l’élasticité rode.
Ce n’est pas la vitesse angulaire, ce n’est pas la pression au cylindre, mais l’interrupteur à verrou. Qui le pilon ou le transformateur exposent à leurs yeux, une inversion possible, condensée. Vient le siège de nœuds et de ventres.
Je reconnais les radiations impolies, la projection polaire, épanouie, le manchon, l’excitation, une prise de terre incertaine, au petit jour dispersée. Matière radiante, qui me contrarie.
Le courant continu blessé, s’alterne, à moitié disruptif, pense à se taire, puis se tait.
[…]
en partie mobile
désorganisée
la fréquence du secteur
plastique incendiée
distordue
concassée
je défie le numéro d’appel
entière
malpropre
polie
nivelée
cassée
en pleine défaite
encore débarrassée de ses fonctions tangibles
écrêtée puis grossie
je déclare le sinistre
pas non plus apaisée
ni jamais silencieuse
forte
plate
neutre
fade
fluide
blette
crue
sèche
[…]
ggg
à propos
– extraits entretien avec Hervé Birolini et Laurent Sellier, Théâtre de Privas, 2024 (lien à venir)
– texte de présentation de Dominique Petitgand, pour le booklet du disque, 2023 – traduction par Adélaïde Pralon, angl.
– booklet du disque avec transcription du livret, Distorsions Studio, 2023 – traduction par Adélaïde Pralon, angl.
– captation vidéo live, enregistrée à La Muse en Circuit, Alfortville, 2022
– teaser vidéo, Compagnie Distorsions, 2022, fr./angl.
– dossier de présentation de la création, Compagnie Distorsions, 2022
– texte de Benjamin Bottemer, programme de salle Cité musicale-Arsenal, Metz, 2022
– teaser vidéo d’une première étape de travail, Compagnie Distorsions, 2020, fr./angl.
– émission Machins/Machines–Supersonic, improvisation d’Hervé Birolini et François Donato, France Culture, 2016
ddd