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Le sens de la mesure

Le sens de la mesure
installation sonore pour 5 haut-parleurs
1997

exposition L’emprise du lieu, Domaine Pommery, Reims, 2007 (cur. Daniel Buren)

Le sens de la mesure (Das richtige Maß) – pour 5 haut-parleurs et sous-titres allemands
exposition Best of Kunstpreis Robert Schuman, Kunstakademie, Trier, 2007

Le sens de la mesure (Sense of proportions) – bilingue fr./angl. pour 6 haut-parleurs
exposition Various Small Fires, MA Curating, Royal College of Art, Londres, 2007

Le sens de la mesure (Sense of proportions) – bilingue fr./angl. pour 2 haut-parleurs
Sunday Art Fair, Motive Gallery, Londres, 2010
exposition A Fold in the Fabric, LMAKprojects Gallery, New York, 2006
exposition personnelle Audio in the elevator, Art in General, New York, 2006 (cur. Anthony Marcellini)

version pour 1 haut-parleur
exposition Best of Prix d’Art Robert Schuman, École des Beaux-Arts, Metz, 2008
exposition Les heures claires, MONUM, Villa Savoye, Poissy, 2002 (cur. Frank Lamy)

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version pour 5 haut-parleurs

L’installation Le sens de la mesure est composée de fragments sonores répétés qui permutent et se lient les uns aux autres grâce à leur résonance dans l’espace. Cette œuvre n’a ni début ni fin : on ne peut en faire le tour. La version pour cinq haut-parleurs est une adaptation bruitée et musicalisée de la pièce du même nom, à l’origine pour une voix seule.
Elle est composée de voix, de sons et de silences diffusés sur cinq haut-parleurs disposés d’un bout à l’autre de deux parties d’un grand espace, en vis-à-vis : d’un côté, un haut-parleur sur socle diffuse la voix, de l’autre, quatre haut-parleurs au sol, délimitant un champ, diffusent les autres sons.
La voix est un point fixe qui se fait déjà entendre aux alentours, dans les espaces voisins, nous nous en approchons à l’oreille et comprenons vraiment le sens des paroles une fois dans l’installation. La voix : une femme parle de sa relation perturbée au temps, à l’orientation et à la mesure. Une seule longue phrase qu’on entend fragment par fragment, entrecoupés de silences de différentes durées. La durée des silences est en relation avec l’espace choisi : la réverbération du lieu, la portée des sons, la respiration de l’œuvre dans l’espace.
Les autre sons sur les quatre autres haut-parleurs sont concrets et indéterminés : rumeurs, vibrations, chantonnements, éléments musicaux, ces séquences de quelques secondes sont juxtaposées, interrompues et reprises. Elles aussi ponctuées de silences, elles instituent un dialogue avec la voix (dans les creux de la phrase) mais aussi avec les autres sons produits naturellement ou accidentellement dans le lieu (par mimétisme ou contrepoint involontaire).

 

extrait 1 pour 5 haut-parleurs

extrait

hiuhuu


version pour 5 haut-parleurs avec sous-titres

Le sens de la mesure (Das richtige Maß), version avec traduction allemande, prend place dans un espace, en forme de H : une partie centrale et quatre côtés en périphérie. Elle distribue l’écoute en deux plans sonores : un fond et une figure. Dans la partie centrale, un haut-parleur sur socle, légèrement décentré : la voix (la figure). Dans les parties périphériques, quatre haut-parleurs au sol et orientés vers le haut. Ils délimitent un champ (le fond). Le fond et la figure interagissent selon une logique cachée.

Sur le côté, un écran diffuse la traduction (en allemand) synchrone des paroles (en français).
Traduction en allemand de Ruth Kaaserer.

Kunstakademie, Trier, 2007 – photos D.P.


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version bilingue français/anglais
pour 6 haut-parleurs

Le sens de la mesure (Sense of proportions). Pour cette version bilingue, à quelques pas de la voix française, est ajoutée la voix d’un traducteur qui traduit en anglais, répète en décalage et commente ses propos en style indirect.
L’installation prend place dans un espace à deux niveaux, ouverts l’un à l’autre. Elle articule les deux plans sonores et découpe l’écoute en deux temps. Au rez-de-chaussée, les quatre haut-parleurs pour les bruits et les éléments musicaux sont fixés aux murs. Au sous-sol, les deux autres pour les deux voix sont posés sur socle. Ils ne sont pas en vis-à-vis, le second regarde le premier qui, lui, regarde vers le centre de l’espace.
Les sons du premier niveau, qui se font entendre au sous-sol comme un lointain, prennent l’aspect d’une sous-couche qui interagit à distance avec les voix.
Traduction orale en anglais de Peter O’Brien.

extrait

croquis préparatoire première option avec haut-parleurs au sol

extrait 2 bilingue français / anglais

extrait 2 version bilingue français/anglais

extrait

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Royal College of Art, Londres, 2007 – photos 1-4-7 David Pearson / 2-3 Dominic Sweeny / 5-6 Laurent Montaron


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version bilingue français/anglais
pour 2 haut-parleurs

Le sens de la mesure (Sense of proportions).
Pour cette version stéréo, les deux voix (française et anglaise) sont diffusées sur deux haut-parleurs sur socle orientés non symétriquement.
Traduction orale en anglais de Peter O’Brien.

Sunday Art Fair, Motive Gallery, Londres, 2010 – photo Andy Keate

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LMAKprojects Gallery, New York, 2006  – photos D.P.


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version pour 1 haut-parleur

Version pour voix seule et silences.
Un seul haut-parleur sur socle, comme un point localisé dans l’espace, point stratégique duquel la voix peu se faire entendre dans tout le lieu. La voix est un pointillé, entrecoupé de longs silences, qui rayonne, règle et dérègle les alentours.

extrait 3 avec voix seule

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1-3 École des Beaux-Arts, Metz, 2008 – photos D.P. / 4 Villa Savoye, Poissy, 2002 – photo Marc Domage


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document

flyer


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à propos

transcription de la version bilingue français/anglais, RCA, Londres, 2007
textes d’Ellen De Wachter et de Christophe Gallois, catalogue de l’exposition Various Small Fires, RCA, Londres, 2007, angl.
texte de D. Petitgand, catalogue de l’exposition L’emprise du lieu, H.S. Beaux-Arts Mag / Pommery Reims, 2007, fr./angl.
texte de Sara Riesman, catalogue de l’exposition Fold in the Fabric, LMAKprojects, New York, 2006, angl.
texte de Lauren O’Neill-Butler, article de presse artforum.com, New York, 2006, angl.

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Les voix du soir

Les voix du soir
performance sonore pour 2 haut-parleurs
1992/…

pour une salle de spectacle, de concert ou tout autre lieu
durée 20, 30 ou 45 minutes


Cette performance pour un public assis dans l’obscurité d’une salle de spectacle ou de concert et face à deux haut-parleurs, articule des pièces sonores de courtes durées, composées de voix, de paroles, de bruits, d’atmosphères musicales et de silences.
Les pièces choisies sont anciennes et récentes, elles sont diffusées dans un ordre narratif et formel, qui n’est pas chronologique, et dont le fil conducteur, souterrain, est suggéré par quelques enchaînements, repères temporels, et par la présence récurrente des mêmes voix.
Se succèdent soliloques, faux dialogues, réminiscences, descriptions, amorces de catastrophe, symptômes, rêveries, exhalaisons, paysages miniatures et autres récits possibles. Cette séance est structurée par les silences (à l’intérieur des pièces et entre elles), qui font lien et donnent à l’ensemble le statut temporaire d’une seule et longue pièce.

visuels d’annonce – extraits transcription

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(sélection)
Nuit de la lecture, Médiathèque-Théâtre municipal de Fontainebleau, 2025
Festival Les yeux grand fermés, Théâtre Saint-Gervais, Genève, 2019
Bibliothèque François Villon, Paris, 2019
Festival Densités, Fresnes-en-Woëvre, 2017
Festival Immersion, L’onde, Velizy-Villacoublay, 2017
Cinéma Vidéodrome 2 et Cinéma Gyptis, Marseille
Le BAL, Paris, 2016
Festival Musique Action, CCAM- Scène Nationale, Vandoeuvre-lès-Nancy, 2016
Phonon #1, Musée d’Art Moderne et Contemporain, Strasbourg
FRAC Franche-Comté, Besançon, 2015
Auditorium, MUDAM, Luxembourg, 2013
Festival Courtisane, Gand, 2010
Sons de plateaux, GRIM, Montevideo, Marseille, 2009
Festival Cinéma du réel, Centre Georges Pompidou, Paris, 2009
Festival Ritournelles, Permanences de la littérature, Bordeaux, 2007
Festival Cinéma pour l’oreille, L’Arsenic, Lausanne, 2007
Festival Kino-Eye, MuHKA_media, Anvers, 2007
Festival Côté Court, Transat Vidéo, Ciné 104, Pantin, 2007
Cycle Multiphonies, INA-GRM, Maison de la Radio, Paris, 2007
La Force de l’art, Grand Palais, Paris, 2006
Théâtre Royal, Namur, 2005
Festival Musiques Volantes, Metz, 2005
Issue Project Room, New York, 2005
Le Lion d’or, Montréal, 2005
Teatro Eikon, e/static, Turin, 2004
Planétarium, Confort Moderne, Poitiers, 2004
Festival Ici, d’ailleurs…, Café de la Danse, Paris, 2004
La Guinguette Pirate, Paris, 2003
Le Lieu Unique, Nantes, 2003
Festival Ce qui fait manifeste, Ménagerie de Verre, Paris, 2002
Festival Roma-Europa, Batofar, Rome, 2002
Sonic Square, Kaaitheaterstudio, Bruxelles, 2001
Scratch projection, Centre de Wallonie-Bruxelles, Paris, 2001
Point Ligne Plan, La Fémis, Paris, 2000
Festival Nemo, Forum des images, Paris, 2000
Festival Les Nuits Botaniques – L’île électrique, Jardin Botanique, Bruxelles, 2000
Soirées Nomades, Printemps de Cahors, 1999
Festival Jamais 2 sans 3, carte blanche à Dominique A, L’Olympic, Nantes, 1999
Festival Nouvelles Scènes, Dijon, 1998
Festival  Mettre en scène, TNB, L’Aire Libre, Rennes, 1998
Link Project, Bologne, 1997
Les Halles de Schaerbeek, Bruxellles, 1997
Festival Staaplaat, Volksbühne, Berlin, 1997
Cinéma Spoutnik, L’usine, Genève, 1997
Beursschouwburg, Bruxelles, 1997
Dark/Noir, Forum des images, Paris, 1994
Festival Musique Action, CCAM-Scène Nationale, Vandoeuvre-lès-Nancy, 1994

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Quelqu’un panique

Quelqu’un panique
installation sonore pour 2 haut-parleurs
2001

exposition Traversées, ARC, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2001

Quelqu’un panique (Someone is panicking) – version avec sous-titres anglais
Unexpected ArtHome, gb agency, The ArtHome, Bruxelles, 2006

Les heures creuses 

L’installation Quelqu’un panique fait entendre une phrase scindée en deux. Les deux parties sont diffusées alternativement sur deux haut-parleurs situés à quelque distance l’un de l’autre, de part et d’autre d’un axe central et légèrement en hauteur.
Entre les deux fragments alternés, un long silence, une rupture, un vide. D’une partie à l’autre, une bascule, un intervalle qui suspend le drame qui se joue, là, au présent.
La répétition alternée et suspendue des deux parties de la phrase crée un rythme, un battement régulier (tic / tac), une mesure, une présence obsédante quoiqu’en pointillé. La présence de cette oeuvre peut évoquer celle d’une horloge, impression confirmée par sa position légèrement surplombante.
 

version avec sous-titres
 
Quelqu’un panique (Someone is panicking).
Dans une position centrale, entre les deux haut-parleurs, un écran au mur diffuse les sous-titres de la traduction synchrone (en anglais) des paroles (en français) ici rassemblée en une centralité retrouvée.
Traduction en anglais de Miles Hankin.

extrait

extrait

hiuhuu

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Fatigue

Fatigue
installation sonore pour 2 haut-parleurs
1997

exposition This is the time…, e/static > blank, Turin, 2007 (cur. Simone Menegoi, Carlo Fossati)
exposition personnelle, galerie Stimultania, Strasbourg, 1997
exposition Ni moi non plus, galerie éphémère rue Charlot, Paris, 1996 (cur. Jean-Louis Chapuis)
exposition personnelle Fatigue, galerie Stimultania, Strasbourg, 1997
creuses 

Dans un espace obscurci, deux haut-parleurs positionnés en symétrie à hauteur d’oreille diffusent  deux voix en contrepoint. Chacune chemine selon son propre débit, son rythme et son allant. Un enfant compte de 1 jusqu’à 100, en une tirade d’affilée, allant au bout de son souffle, accélérant le rythme vers la fin pour retrouver au plus vite sa respiration.
En contrepoint, échelonnant le compte enfantin, une vieille femme décline en quelques fragments sa fatigue.

extrait

extrait

hiuhuu

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document

visuel pour catalogue

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Proche, très proche

Proche, très proche
installation sonore pour 5 haut-parleurs
2006

exposition Agir dans le paysage, CIAP, Île-de-Vassivière, 2013
exposition En quête de l’ange, Galeries Thermales, Nancy, 2013 (cur. Éric Didym)
Festival Entre cour et jardins, Parc de la Colombière, Dijon, 2009 (co-production Césaré Reims)
exposition Home Sweet Home, CCCOD, Tours, 2006 (cur. Damien Sausset)

Proche, très proche (Close, very close) – version avec sous-titres anglais
exposition personnelle, Motive Gallery Amsterdam, 2010

Les heure creuses 

version en plein air

L’installation Proche, très proche, est une version avec bruits de l’installation Quant-à-soi, présentée, ici, en extérieur, dans une parcelle boisée d’un parc, et composée de deux plans sonores distincts.
L’installation étant une oeuvre en pointillé qui laisse exister les alentours, un troisième plan possible est constitué des sons naturellement présents dans le lieu, proches ou lointains.
Un premier ensemble de quatre paires de haut-parleurs disposées en arc de cercle, posées au sol au milieu des arbres et orientées vers le haut, et qui forment une ceinture qui nous fait face une fois que l’on pénètre la parcelle boisée. Elles diffusent une série de bruits, entrecoupés de silences, qui circulent d’un haut-parleur à l’autre. Chacun de ces sons est un geste, une action très brève produite sur des objets domestiques. Ils obéissent à une logique qui nous échappe.
Plus loin, au centre de la parcelle, dans une partie plus dégagée, un dernier haut-parleur est posé sur un socle. Il diffuse une voix. Cette voix est cachée, on ne peut l’entendre qu’une fois franchie le premier écran de haut-parleur. Sa découverte dépend de notre déplacement, de notre écoute. En s’avançant, on peut découvrir, plus ou moins fortes et distinctes selon la distance, une série de phrases courtes, elles aussi entrecoupées de silences et qui sont diffusées de façon exactement synchrone aux bruits provenant des premiers haut-parleurs (c’est ce synchronisme qui permet de cacher la voix : chaque phrase correspond à un bruit).
Lorsque cette voix apparaît, des liens se révèlent. Une femme nous parle, elle évoque des liens invisibles, qu’elle a des difficultés à définir.

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extrait

extrait

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Parc de la Colombière, Dijon, 2009 – photos D.P.


version en intérieur avec sous-titres

Proche, très proche (Close, very close). Dans cette version en intérieur et avec traduction, les quatre premiers haut-parleurs pour les bruits sont posés au sol en arc de cercle et forment une ceinture, un écran, devant un habitacle. Ce volume contient, cache et protège, à son entrée – étape intermédiaire du parcours – un écran pour les sous-titres de la traduction (en anglais) et plus loin, encore plus à l’abri et qui ne dévoile qu’une fois franchi le coude, le haut-parleur pour la voix (en français). Traduction en anglais de Miles Hankin.

Motive Gallery, Amsterdam, 2010 – photos 1-9 Chris Bestebreurtje / 10 Martin Stig


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à propos

– texte de Dominique Petitgand, livre Les liens invisibles, CIAP, Île-de-Vassivière, 2015, fr./angl.
entretien avec Marianne Lanavère, préparation à l’exposition, CIAP Vassivière, inédit, 2015
texte de Marie Cantos, article de presse Zéro Deux, juillet 2013
texte de Christophe Gallois, communiqué de presse Motive Gallery, 2010, angl./fr.

entretien avec Frédéric Bonnemaison, pour le Festival Entre cour et jardins, Dijon, 2009

Le pouvoir des pointes

à l’initiative d’Hervé Birolini

Le pouvoir des pointes
textes
2015/2019

livret original pour Tesla, composition électronique d’Hervé Birolini et François Donato
performance live, disque, installation vidéo

installation vidéo Les mots de Tesla, exposition Le son de l’énergie, Théâtre de Privas, 2024
publication disque, Distorsions Studio, bandcamp, 2023
performance live, Cie Distorsions, création 2022, diffusions 2022/…


direction artistique et musique : Hervé Birolini
musique : François Donato
livret original : Dominique Petitgand
voix enregistrée : Denis Rey
traduction en anglais : Adélaïde Pralon
production : Cie Distorsions
coproductions : Césaré–Reims, Arsenal-Metz, La Muse en Circuit-Alfortville, Studio Éole-Toulouse
soutiens : DRAC Grand Est et Ville de Nancy 

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La tierce personne
Monologue du laboratoire
Le pouvoir des pointes
La fréquence du secteur


Textes écrits entre 2015 et 2019 à partir d’une commande
autour de la figure de Nikola Tesla et de l’électricité.
Plutôt qu’un livret clef en mains, il s’agit davantage d’une proposition de matières de textes et de phrases, dont
certains fragments ont été choisis, dits par un comédien,
enregistrés puis mis en musique par les deux compositeurs
Hervé Birolini et François Donato.

extraits

[…]

pendant plusieurs années
Installé dans l’extase, mi-permanent mi-chasseur, il se chauffe aux reflets, aux troubles sans cause ni miroir, qui s’agitent alentour. La paupière mobile, une stase exquise, quasi, il vit. Intangible. 

ce prix-là
Ses pensées mobiles et contraires s’affranchissent, par-delà les frontières, de ses habiles méprises. La dépense proche, le cerveau crypté, creusé d’interférences, il s’épanouit. 

premières tentatives
Il imagine un ricochet instinctif et pur sur le vif des indices, sans discipline mais vive allure. 

sa tête martyrisée
Ni la compresse froide ni l’obscurité pour atteindre l’extinction du petit soleil.

avant de s’endormir
Il ferme les yeux, s’enferme, et projette sans contact les quidams et les choses. Une lumière interfère, c’est le bleu et son uniforme sombre, une nuit claire mais sans étoiles. De la gauche vers la droite, du fond vers le devant, les motifs répétés, s’affranchissent de la grille et par petits sauts alternés rompent l’équilibre. Il s’endort.

[…]

en tête
comme en rêve
désatomisé
en circulation gigotante
je charrie et véhicule l’écoulement
je m’éparpille
sans pesanteur
je régis les contacts
et me libère du champs d’influence
claquemuré dans mon laboratoire
sous l’emprise du voltage
sans âge
ni usure
le futur
sous mes nerfs
à portée d’oreille
j’instruis, jette puis éructe les éclairs
un arc
deux arcs
un autre
j’additionne
je mélange
ce qui vient fracasse les fréquences
de la pointe Nord à la pointe Sud
rebondit en réciproque
tétanise l’alentour
et convoque le lointain sans mesure
vingt-quatre
trois cent soixante-dix-huit
j’auditionne le grand lointain
l’extrême
la trame extrême
en retombée plombante

[…]

L’électricité nous guette, la puissance nous sourit, quand l’énergie approche à petit feu. Le mécanisme se soumet au plus offrant, et l’action s’impose à distance, mais la convection ?

Quand la lumière solaire s’excuse, l’atmosphère lui répond, et l’électrode enchaîne. De type tambour ou de type disque, c’est l’altitude des nuages qui s’enroulent, c’est la variation séculaire.

Si le magnétisme terrestre se décide à grands pas, la foudre s’accepte, et le paratonnerre plonge. La pile s’initie, la vapeur s’égare, sans l’illumination possible shuntée par le fil de grosse section. Mais l’élasticité rode.

Ce n’est pas la vitesse angulaire, ce n’est pas la pression au cylindre, mais l’interrupteur à verrou. Qui le pilon ou le transformateur exposent à leurs yeux, une inversion possible, condensée. Vient le siège de nœuds et de ventres.

Je reconnais les radiations impolies, la projection polaire, épanouie, le manchon, l’excitation, une prise de terre incertaine, au petit jour dispersée. Matière radiante, qui me contrarie.

Le courant continu blessé, s’alterne, à moitié disruptif, pense à se taire, puis se tait.

[…]

en partie mobile      
désorganisée                 
la fréquence du secteur              

plastique incendiée                    
distordue                                 
concassée                         

je défie le numéro d’appel                       

entière                                               
malpropre                              
polie                                                         

nivelée
cassée
en pleine défaite

encore débarrassée de ses fonctions tangibles

écrêtée puis grossie
je déclare le sinistre
pas non plus apaisée
ni jamais silencieuse

forte 
plate
neutre
fade

fluide
blette
crue
sèche

[…]


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à propos

– extraits entretien avec Hervé Birolini et Laurent Sellier, Théâtre de Privas, 2024 (lien à venir)
texte de présentation de Dominique Petitgand, pour le booklet du disque, 2023 – traduction par Adélaïde Pralon, angl.
booklet du disque avec transcription du livret, Distorsions Studio, 2023 – traduction par Adélaïde Pralon, angl.
captation vidéo live, enregistrée à La Muse en Circuit, Alfortville, 2022
teaser vidéo, Compagnie Distorsions, 2022, fr./angl.
dossier de présentation de la création, Compagnie Distorsions, 2022
texte de Benjamin Bottemer, programme de salle Cité musicale-Arsenal, Metz, 2022
teaser vidéo d’une première étape de travail, Compagnie Distorsions, 2020, fr./angl.
émission Machins/MachinesSupersonic, improvisation d’Hervé Birolini et François Donato, France Culture, 2016

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Le domaine privé

Le domaine privé
installation sonore pour 8 haut-parleurs
2012

Festival Plastique Danse Flore, Le potager du roi, Versailles, 2012 

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Le domaine privé est une installation en plein air.
Dans une partie du potager propice à la promenade, huit haut-parleurs distribuent, selon leur emplacement et leur hauteur, deux couches sonores : une couche périphérique de matières sonores brutes diffusées en ponctuation par des haut-parleurs posés au sol sur la terre, et une couche centrale, occupant les allées principales, avec quatre voix diffusées à hauteur d’oreille par des haut-parleurs suspendus à des éléments d’architecture légère.
D’une première approche à l’extérieur à la parcelle à la déambulation dans les allées, nous prenons petit à petit conscience des liens circulant entre les quatre voix, entre les voix et les matières, entre la découpe des phrases et les éléments sonores périphériques, enfin, malgré notre désorientation et la circularité du montage, entre notre propre cheminement et la construction d’un récit.

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extrait

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photos D.P.

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en ligne La voix mobile

La voix mobile
création radiophonique en binaural
2018

1 heure
Atelier de Création Radiophonique – Création on air, France Culture
mise en ligne le 1 mars 2018
pour écouter (de préférence au casque)

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La voix mobile est une recréation à l’échelle du studio de quelques unes des installations sonores que je réalise depuis plusieurs années, avec des voix, des bruits, quelques éléments musicaux et des silences.
Elle est ponctuée par un entretien avec Irène Omélianenko et a été composée comme une œuvre en soi, enregistrée et diffusée en binaural (à écouter de préférence au casque pour percevoir les effets de mises en espace).
Plusieurs voix anonymes, de différents âges, chacune dans son quant-à-soi, plusieurs états de la parole (hachée, suspendue ou relâchée) ou de simples présences (respirations, exhalaisons, sifflements), qui creusent le vide, habitent l’espace, se racontent et font une tentative, du plus lointain au plus proche, pour atteindre notre intimité, notre pensée. Cette création rend palpable un ensemble de situations d’écoute désorientées dans lesquelles les voix, les bruits et les éléments musicaux se lient, s’additionnent ou interagissent à distance pour construire un long récit ouvert et éclaté. Elle déploie une géographie miniature de gestes vocaux, de jeux de langage, de mots en éclats, de monologues, de dialogues à distance, de mélodies en pointillé, de courants d’air et de brèves ouvertures sur l’extérieur. Et le silence, motif récurrent, joue son rôle de suspension, de trait d’union et de respiration.

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réalisé en janvier 2018, à partir d’installations sonores et de musiques à l’origine composées et interprétées entre 1997 et 2017

avec les voix de Bénédicte Petitgand, Liza Maria Riveros, Dominique Ané, Paoulo Riveros, Colin Auvy, Camille Auvy, Marie-Henriette Petitgand et d’Irène Omélianenko (pour l’entretien) et avec les participations de Christine Ott aux Ondes Martenot et d’Antoine Carolus à la guitare et au violon

prise de son entretien : Clémence Bonfils
prise de son studio en binaural et mixage : Delphine Baudet
réalisation radio : Nathalie Salles
coordination : Irène Omélianenko

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différentes configurations des 8 haut-parleurs lors des enregistrements studio en binaural – photos D.P.

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en ligne La question est posée

La question est posée
création radiophonique
2019/2020

15’41 minutes
ARTE Radio
mise en ligne le 16 janvier 2020
pour écouter 

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J’ai toujours travaillé avec des voix que j’enregistre moi-même, des personnes que je connais ou rencontre, mais cette fois-ci – à la suite d’une proposition de Guillaume Désanges et François Piron pour l’exposition Contre-vents qui s’est tenue au Grand Café à Saint-Nazaire en 2019 – je suis parti de voix que je ne connaissais pas, loin de moi, mais qui me sont devenues proches par l’écoute, par ce que j’ai éprouvé en les écoutant.
Un certain nombre de films ont documenté dans les années 70 les luttes paysannes, ouvrières et étudiantes, et dans ces documents, il y a surtout (j’y ai surtout entendu) des voix : des personnes qui parlent, témoignent, haranguent la foule, hurlent, slogantent et parfois même pleurent. Ces voix, individuelles ou collectives, nues ou au mégaphone, possèdent une émotion, une tension, une charge, qui nous parlent aujourd’hui.
J’ai fait une composition avec quelques fragments de ces voix, en les isolant en partie de leur contexte, en mélangeant les époques, les lieux, les situations, en créant entre elles des liens, des rebonds, des rythmes, des ruptures, des vides, pour un collage vocal, bruitiste, affectif et musical qui compose une figure suggestive et intemporelle de la lutte.

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composition, montage et musique de Dominique Petitgand

avec la participation de Christine Ott aux Ondes Martenot (enregistrées en 2001 par F.Lor)

avec les extraits sonores des films de Soazig Chappedelaine et René Vautier (Quand les femmes ont pris la colère – 1977), Armand Gatti (Le baille, le train, la moëre – 1976), Danièle Jaeggi (C’est tout pour nous et vous – 1974), Nicole Le Garrec (Plogoff, des pierres contre des fusils – 1980), Nicole Le Garrec et René Vautier (Quand tu disais Valery – 1975), Jean-Louis Le Tacon (Voici la colère bretonne : la grève du Joint Français – 1972, Bretonneries pour Kodakrome – 1974, La Marche au Larzac vue d’un oeil breton – 1975), Carole Roussopoulos (Les travailleuses de la mer – 1985), René Vautier (Marée noire et colère rouge – 1978), et d’un enregistrement de Bruno Serralongue à Notre-dame-des-Landes – 2016.

remerciements aux cinéastes et artistes, à François Piron, Guillaume Désanges et Clément Raveu

photo Martin Barzilai / Haytham Pictures

en ligne Parenthèses

Parenthèses
1. Je m’en vais – 2. Je me lève – 3. Revenir, revenir
cycle de 3 pièces sonores
2020

3 x 30 minutes
première diffusion: site web du T2G-Théâtre de Gennevilliers, 2020

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À l’origine, ces trois compositions sonores et musicales ont été réalisées pour être mises en ligne entre mars et mai 2020 afin de proposer une écoute domestique.
Chacune de ces parenthèses désosse, imbrique et réaménage plusieurs pièces, anciennes ou récentes, pour un long récit inédit.




1 – Je m’en vais
27’00

avec les voix de Liza Maria Riveros, Dominique Ané, Camille Auvy,
Marie-Henriette Petitgand et Norbert
avec la participation d’Hervé Birolini (enregistrements porte et fenêtre)
et la présence amicale de Stéphanie Ditche



2 – Je me lève
27’39

avec les voix de Colin Auvy, Marie-Henriette Petitgand, Dominique Ané,
Liza Maria Riveros, Louise Goutin et Camille Auvy
avec la participation de Christine Ott aux Ondes Martenot (enregistrées
en 2001 par F.Lor)


extrait

hhhhh


3 – Revenir, revenir
28’20

avec les voix de Liza Maria Riveros, Paoulo Riveros, Bénédicte Petitgand, Marie-Henriette Petitgand et Louise Goutin
avec les participations d’Antoine Carolus au Tuba et à la corde électrifiée,
de Marc Sens à la guitare (séquence finale) et le chant de Lys Gauty

 

extrait